Les bornes à domicile peuvent recharger à différentes puissances, allant de 3,7 kW à 22 kW. Si les wallbox 7 et 11 kW sont les plus répandues chez les particuliers, la borne de recharge 22 kW est évidemment plus performante et peut parfaitement s’adapter aux contraintes domestiques. Comment savoir quelle puissance choisir et quel prix y consacrer ? Nos conseils.
Wallbox 11 ou 22 kW : comment choisir ?
Le choix d’une borne de recharge de 11 ou de 22 kW doit se faire en fonction de deux critères principaux :
- Le véhicule: Il doit être compatible avec la puissance de la borne de recharge pour une charge optimale. Les kW (kilowatt) d’une borne de recharge représentent l’électricité consommée lorsqu’elle est en état de fonctionnement. Une déduction toute logique nous vient donc à l’esprit : la wallbox de 11 kW consomme moins d’électricité que celle de 22 kW parce que moins puissante. Facile. Cependant, certains véhicules n’acceptent pas de charge à 22 kW. Tout dépend de la batterie et de son convertisseur ;
- L’utilisation du véhicule: La wallbox 11 kW est moins puissante, le temps de charge sera donc plus important. Cependant, pour une utilisation ponctuelle ou sur de courts trajets, elle peut largement suffire et ainsi éviter d’augmenter son abonnement d’électricité pour une prestation qui ne sera pas utilisée.
Adapter son contrat d’électricité
Il est important de s’intéresser au compteur électrique d’un foyer, donc à sa puissance. Les particuliers peuvent souscrire un contrat d’électricité de 3kVA, 6, 9, 12, 18, 24, 30 et jusqu’à 36 kVA. Qu’est-ce qu’un kVA ? Il s’agit du kilovoltampère, qui correspond non pas à l’électricité consommée mais plutôt à la puissance souscrite, et donc à la capacité du compteur électrique à supporter la consommation d’électricité de l’ensemble des appareils branchés et fonctionnant en simultané. En espérant n’avoir perdu personne, nous en arrivons à notre seconde déduction logique : plus la wallbox sera puissante, plus le contrat d’électricité souscrit devra être important pour supporter le branchement du véhicule électrique, ainsi que les autres appareils en fonctionnement.
Si l’on part du principe que l’on branche son véhicule le soir en rentrant du travail, au même moment seront probablement branchés le four, la plaque de cuisson, le sèche-cheveux, la télévision, le chauffage électrique, l’éclairage, etc. Tout cela additionné, ça fait beaucoup, et si le contrat d’électricité n’est pas adapté, c’est exactement ce qui provoque les phénomènes de surchauffe, de surcharge, et de disjonction qui peuvent parfois endommager les appareils, voire créer un début d’incendie.
Mais avant d’en arriver au scénario catastrophe, revenons-en à notre borne de recharge et à notre conclusion : Pour choisir sa wallbox, il faut adapter son contrat d’électricité souscrit. La puissance souscrite est indiquée sur votre facture d’électricité. Pour une wallbox d’une puissance de 11 kW, l’abonnement d’électricité devra être de 12 kVA minimum, et de 24 kVA minimum pour 22 kW. C’est un minimum qui reste toutefois un peu juste pour supporter tous les autres appareils électriques.
Les coûts à prévoir
Le coût d’une borne de recharge est à penser dans son intégralité, comprenant l’équipement mais également l’installation de celui-ci. Il est légalement obligatoire de faire installer sa wallbox par un installateur professionnel agréé IRVE (Infrastructure de Recharge de Véhicule Electrique). Ce dernier a été formé à la pose de ces infrastructures et au risque électrique sur une telle puissance de charge.
Le coût de la borne
Il peut varier de 700 à 1200 € pour une borne 11 kW et de 1000 à 2000 € pour une borne 22 kW. Le premier prix ne contiendra généralement pas les dispositifs de sécurité comme l’interrupteur différentiel ou encore le disjoncteur qu’il faudra acheter séparément. Comme pour tout achat, plus le prix grimpe, plus les options se multiplient. Les plus onéreuses proposeront des modules de gestion dynamique de la recharge en communicant avec l’utilisateur par Wifi. Le prix varie aussi selon les fabricants.
Le coût de l’installation
La pose simple de la borne de recharge peut environner les 300 à 600 €, comprenant la pose, le tirage de ligne et la mise en place d’une protection électrique. Le prix peut varier selon le professionnel qui interviendra, s’il s’agit d’un indépendant ou d’une plus grosse entreprise. Egalement et principalement, le coût variera selon les moyens à mettre en œuvre pour installer l’équipement. Dans le cas d’un tableau électrique plutôt vétuste et si des opérations doivent s’effectuer sur l’installation électrique, alors le coût sera évidemment impacté.
Les aides au financement
Plusieurs aides ont été mises en place par l’Etat pour inciter à l’acquisition de véhicules électriques, et nous citerons ici les aides que l’on peut se voir octroyer pour l’installation de sa borne de recharge.
- Un crédit d’impôt pouvant aller jusqu’à 75 % du prix de la borne de recharge, dans la limite de 300 € par dispositif ;
- La prime énergie est une aide permettant de financer une partie de la borne de recharge.
11 ou 22 kW : pourquoi pas plus ? pourquoi pas moins ?
D’autres bornes proposent des charges allant en-dessous de 11 kW ou au-delà de 22 kW. Le choix doit s’opérer dans sa globalité, selon la capacité de la batterie du véhicule et le courant monophasé ou triphasé du système électrique.
Pourquoi pas moins ? Une histoire de courant triphasé
« Qu’est-ce que c’est que cette bête-là ? » Le triphasé s’oppose au monophasé. Le premier est raccordé au réseau avec trois phases (c’est le cas des bornes de 11 ou 22 kW), et le second avec une seule phase (c’est le cas des bornes de 3.7 ou 7 kW). Qu’est-ce que ça veut dire ? Que le réseau triphasé peut transmettre le courant alternatif trois fois plus rapidement, à condition bien-sûr que le véhicule soit compatible avec cette puissance. A titre indicatif, une borne de 11 kW offre une autonomie d’environ 60 km par heure de charge, autonomie doublée pour une borne de 22 kW.
En résumé :
- Je choisis une borne de recharge de puissance équivalente à la capacité de la batterie de mon véhicule pour une charge dans des conditions optimales ;
- Je comprends que le courant monophasé est moins puissant donc moins performant. Selon mon véhicule et l’utilisation que j’en fait, il peut ne pas être suffisant ;
- J’évite l’erreur de choisir une borne d’une puissance supérieure à la capacité d’accueil de mon véhicule, qui induira un contrat d’électricité plus onéreux pour pas plus d’efficacité.
Pourquoi pas plus ? Une histoire d’AC DC et de convertisseur
L’AC-DC, ça vous parle ? Pas besoin d’être fan de hard rock pour que ces quatre lettres résonnent à l’oreille. Mais ce n’est pas de musique que nous vous parlerons ici, mais bien… de courant alternatif et de courant continu (alternating current / direct current pour les anglophones). Pour donner une définition grossière du courant AC/DC, nous dirons que le courant électrique existe sous deux formes : le courant alternatif dont les électrons changent de sens régulièrement à fréquence très élevée, et le courant continu dont les électrons circulent tous dans le même sens.
Concrètement ça donne quoi ? Pour faire simple, le courant alternatif est celui qui arrive à nos prises domestiques. Les bornes de petite capacité transmettent du courant alternatif qui est transformé par le convertisseur du véhicule en courant continu, qui est le seul courant que la batterie du véhicule peut stocker. La problématique rencontrée est donc celle de la capacité du convertisseur de votre véhicule. S’ils en sont tous équipés, c’est un élément coûteux et qui prend beaucoup de place. Aussi, certains constructeurs ont fait le choix assumé d’intégrer un convertisseur de petite puissance, entre 6 et 11 kW, pour limiter le prix du véhicule, là où d’autres ont opté pour la performance optimale en proposant des convertisseurs de 22 à 43 kW.
Au-delà de 22kW, on considère que l’on atteint la recharge rapide. Les wallbox installées à domicile ne pourront donc délivrer que du courant alternatif, jusqu’à 22 kW maximum. Les bornes délivrant du courant continu sont les bornes publiques, installées notamment sur les aires d’autoroute pour une recharge ultra rapide. Toutes les voitures électriques ne permettent pas une recharge par du courant continu direct. C’est notamment le cas de la Renault Zoé.