Electricien IRVE

Comment choisir la puissance de sa borne de recharge ?

La distance moyenne parcourue au quotidien par un véhicule électrique en France est de 30 km par jour. On peut en déduire qu’en règle générale, l’utilisation de ces véhicules reste encore principalement dédiée aux petits trajets type maison/travail. Ceci s’explique principalement par la disparité du réseau de bornes publiques de recharge qui laisse les utilisateurs encore réticents à s’engager sur la route des vacances en électrique. 90 % d’entre eux ont donc opté pour la borne de recharge privée.

Ses avantages sont nombreux : un point privatif, une facture 3 à 4 fois moins chère que celle de la station-service, des options de charge en différé sur les heures creuses et de déclenchement à distance, et des aides de l’Etat venant diminuer l’addition. Pour faire le bon choix de son infrastructure de recharge, la puissance est un critère primordial puisqu’elle définit la vitesse de recharge du véhicule. Plus elle est élevée, plus il sera chargé rapidement. Mais le choix n’est pas aussi simple que celui-là, d’autres critères entrent en compte.

Le choix doit se porter sur les quatre éléments suivants :

  • La puissance acceptée par le véhicule: entre puissance fournie et puissance acceptée ;
  • L’utilisation quotidienne du véhicule: la distance parcourue et donc le besoin d’autonomie ;
  • Le type de véhicule à recharger : selon qu’il soit 100 % électrique ou hybride, la capacité de stockage diffèrera ;
  • Le budget: la puissance et les options disponibles conditionnent évidemment le coût de fourniture et d’installation de la borne de recharge.

Puissance de la borne versus charge maximale acceptée par le véhicule

Pour bien choisir la puissance de sa borne de recharge, il est important de respecter le rapport entre puissance fournie et puissance acceptée.

La puissance fournie

La puissance fournie par la borne se calcule par la multiplication de l’intensité (les ampères – A) et de la tension (les volts – V). Le produit nous donne des voltampères, qui équivalent aux watts. Les kW dépendent donc de ces deux éléments. L’intensité du courant alternatif peut aller de 10 à 32 A à multiplier par la tension du réseau électrique en France qui est de 230 V. En courant triphasé plus puissant, il peut atteindre 400 V. On arrive donc à une puissance de charge pouvant aller de 3,7 kW à 22 kW pour les bornes les plus puissantes.

La puissance acceptée

A l’autre bout du câble de charge, il y a le véhicule électrique, ou plutôt sa batterie. Celle-ci est en capacité d’absorber une puissance maximale de courant alternatif qui peut aller de 2,3 kW pour les moins puissantes comme un Citroën Berlingo ou bien un Peugeot Partner, jusqu’à 22 kW pour celles qui disposent d’une batterie plus optimale, comme c’est le cas de la Renault Zoé ou de la Tesla. Il faudra donc que la puissance de la borne convienne à la capacité de la batterie du véhicule.

La capacité du convertisseur

Les constructeurs font le choix de la batterie selon plusieurs critères. Il faut bien penser que sur un véhicule électrique, elle équivaut au moteur. C’est donc un élément très important, tout comme le convertisseur de charge. Il s’agit d’un équipement disponible sur tous les véhicules électriques mais de capacité variable. Rappelons que la batterie ne peut recevoir que du courant continu, or les bornes de recharge transmettent du courant alternatif. C’est là que le convertisseur entre en jeu en transformant le courant alternatif en courant continu pour donner sa puissance à la batterie. Aussi, chaque véhicule est équipé de ces deux éléments de capacité variable selon le parti pris d’un coût global du véhicule plus ou moins élevée, du poids souhaité du véhicule, et enfin de l’utilisation qui en sera faite, selon s’il s’agit d’une citadine ou d’une routière.

L’utilisation du véhicule

L’utilisation quotidienne du véhicule impacte largement la nécessité de recharge de celui-ci et donc le choix de puissance de sa borne. Citons un exemple : Une heure de charge d’un véhicule consommant 150 Wh par kilomètre lui donnera une autonomie de 25 km pour une borne de 3,7 kW, contre 75 km pour une borne de 11 kW. La durée des trajets, les besoins réguliers ou moins réguliers d’utilisation du véhicule conditionneront évidemment le choix de puissance du système de charge. Il faut donc se questionner sur le nombre de kilomètres parcourus chaque année pour choisir sa borne.

Le type de véhicule à recharger

Les véhicules 100 % électriques disposent généralement d’une capacité optimale de stockage, avec des puissances de batterie variables. En revanche, bien souvent, les véhicules hybrides rechargeables disposeront d’une petite capacité de stockage d’énergie. Aussi, certains véhiculent peuvent être très rapidement chargés à pleine capacité, sans pour autant disposer d’une autonomie électrique très puissante, mais soit partagée avec l’énergie thermique, soit de petite puissance donc ne nécessitant pas une capacité de charge énorme. Dans ce cas, il est inutile d’opter pour une borne d’une puissance optimale.

La durée de charge de la batterie

La durée de charge de votre véhicule peut se connaître par un calcul simple : il suffit de diviser la puissance de la batterie par la capacité de recharge par heure de votre borne. Si j’ai par exemple un véhicule équipé d’une batterie de 40 kW, ce qui est le plus fréquent, et une borne de recharge de 3,7 kW, le quotient formera le nombre d’heures de recharge de la batterie, soit 11 heures. Evidemment, ce calcul se fait pour une recharge de 0 à 100 % mais en réalité, il est rare d’attendre que la batterie soit totalement à plat pour la recharger. Aussi, 1h30 à 2h00 chaque soir, idéalement durant les heures creuses, suffiront largement pour récupérer le pourcentage perdu durant la journée.

De quel budget je dispose ?

Le coût de fourniture et d’installation de la borne de recharge peuvent conditionner le choix de l’équipement. On s’en doute, plus une borne est en capacité de délivrer une charge puissante, plus elle sera rapide et efficace, et plus son coût sera onéreux. On estime entre 1200 et 1500 € le coût global d’une wallbox à domicile, auquel s’ajoute les frais d’installation qui peuvent être encore plus important s’il s’agit d’un aménagement en copropriété ou sur un parking d’entreprise où les contraintes techniques sont logiquement plus nombreuses. Un crédit d’impôt de 300 € pour les particuliers et une prime Advenir pouvant aller jusqu’à 960 € en copropriété et plus de 1800 € en entreprise peuvent être alloués pour l’acquisition et l’installation de la borne. Cependant, c’est bien la puissance et les options ajoutées qui fixeront le coût.