Electricien IRVE

Borne de recharge monophasé ou triphasé : conseils et devis

La borne de recharge à domicile est devenue le plaisir confortable et nécessaire des acquéreurs de véhicules électriques.

Sécurisée, moderne, performante, pratique, elle coche toutes les cases de l’équipement parfait. Mais comment choisir son modèle ? Quelles différences existe-t-il entre la borne de recharge en courant monophasé, et celle en courant triphasé ? Comment orienter son choix ? Voici nos explications et conseils.

Courant monophasé ou triphasé : quelle différence ?

Le courant triphasé s’oppose au monophasé. Ce sont les deux modes de branchement que l’on retrouve dans les habitations. Pour tenter de les expliquer de manière simple, intéressons-nous aux composants du courant. Celui-ci se répartit d’abord en « phase », puis en « neutre ». La phase alimente les appareils en électricité, et le neutre assure sa répartition de façon équitable. Cet équilibre entre phase et neutre est indispensable pour assurer la sécurité des installations. Par déduction donc, le courant monophasé est constitué d’une seule phase électrique de répartition, contre trois phases électriques pour le triphasé.

Concrètement, en termes de fonctionnement, qu’est-ce que ça change ? Et bien les raccordements sont différents. Pour le courant monophasé, on observe deux câbles : le câble neutre en bleu, et le conducteur de phase unique en rouge ou noir. Puisque le courant ne passe que par un seul fil de phase, la différence de tension entre celui-ci et le fil électrique est de 230 V. Au sein d’une habitation, il est le plus adapté à la majorité des appareils électriques.

En revanche, pour le courant triphasé, on observe 4 câbles : les trois fils de phase et le fil neutre. Ici, la tension y est de 400 V, au lieu de 230 pour le monophasé. La principale différence entre le monophasé et le triphasé est relative à la puissance de courant que la prise électrique est en mesure d’encaisser. La prise électrique qui caractérise le courant triphasé est constituée d’un trou de forme aplatie et de trois ou quatre trous de forme ronde.

En résumé et pour en venir à nos bornes de recharge, le triphasé est raccordé au réseau avec trois phases (c’est le cas des bornes de 11 ou 22 kW), et le second avec une seule phase (c’est le cas des bornes de 3,7 ou 7 kW). Qu’est-ce que ça veut dire ? Que le réseau triphasé peut transmettre le courant trois fois plus rapidement, à condition bien-sûr que le véhicule soit compatible avec cette puissance. A titre indicatif, une borne de 11 kW offre une autonomie d’environ 60 km par heure de charge, autonomie doublée pour une borne de 22 kW.

Quel courant choisir pour sa borne de recharge ?

Pour faire le bon choix de son infrastructure de recharge, la puissance est un critère primordial puisqu’elle définit la vitesse de recharge du véhicule. Plus elle est élevée, plus il sera chargé rapidement. Vous l’aurez compris, les bornes de recharge en courant triphasé sont bien plus puissantes que les bornes de recharge en courant monophasé. Une fois ce constat fait, le choix n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. D’autres critères entrent en compte.

Le type de véhicule

D’abord, s’il s’agit d’un véhicule hybride rechargeable, la capacité de stockage de l’énergie sera limitée, donc il ne sera pas nécessaire d’investir dans une borne trop puissante. A l’inverse, les véhicules 100 % électriques disposent généralement d’une capacité optimale de stockage, avec toutefois des puissances de batterie variables.

La capacité de charge de la batterie du véhicule

A l’autre bout du câble de charge, il y a le véhicule électrique, ou plutôt sa batterie. Celle-ci est en capacité d’absorber une puissance maximale de courant alternatif qui peut aller de 2,3 kWh pour les moins puissantes comme un Citroën Berlingo ou bien un Peugeot Partner, jusqu’à 22 kWh pour celles qui disposent d’une batterie plus optimale, comme c’est le cas de la Renault Zoé ou de la Tesla. Il faudra donc que la puissance de la borne convienne à la capacité d’accueil de la batterie du véhicule.

L’usage du véhicule

La durée des trajets, et les besoins réguliers ou moins réguliers d’utilisation du véhicule conditionneront évidemment le choix de puissance du système de charge. Citons un exemple : Une heure de charge d’un véhicule consommant 150 W par kilomètre lui donnera une autonomie de 25 km pour une borne de 3,7 kW, contre 75 km pour une borne de 11 kW. L’utilisation quotidienne du véhicule impacte largement la nécessité de recharge de celui-ci et donc le choix de puissance de sa borne. Il faut donc se questionner sur le nombre de kilomètres parcourus chaque année pour choisir sa borne.

Le budget à consacrer

Le coût de fourniture et d’installation de la borne de recharge peuvent conditionner le choix de l’équipement. On estime entre 600 et 2 000 € le coût moyen global d’une borne de recharge à domicile, en incluant la fourniture et l’installation de l’équipement. Ce coût moyen pourra être plus élevé encore s’il s’agit d’une installation en copropriété, où les contraintes techniques sont logiquement plus nombreuses. Plus la borne est puissante, plus elle est équipée d’une connectivité de pointe, ce qui la rend plus onéreuse. Le budget définira donc parfois le choix de l’équipement.

Le besoin de connectivité et de technologie

Les bornes les plus puissantes seront les seules à être équipées d’options particulières, comme par exemple la charge intelligente en s’adaptant à la disponibilité du réseau électrique, ou encore la recharge solaire grâce au stockage de l’énergie absorbée en journée, ou même la borne bidirectionnelle qui peut également ponctionner l’énergie transmise à la batterie du véhicule pour alimenter le réseau en énergie. Selon l’intérêt pour ce type d’options, le choix sera parfois orienté vers des bornes plus puissantes.

Combien coûte une borne de recharge en courant monophasé ou triphasé ?

Les bornes de recharge en courant monophasé sont celles d’une puissance allant de 3,7 à 7,4 kWh. Leur coût moyen avoisinera les 300 à 1 500 € TTC. En revanche, les bornes de recharge en courant triphasé sont plus puissantes donc plus onéreuses. Leur coût pourra varier de 700 à 1 200 € pour une borne 11 kW, et de 1 000 à 2 000 € pour une borne 22 kW. Le premier prix ne contiendra généralement pas les dispositifs de sécurité comme l’interrupteur différentiel ou encore le disjoncteur qu’il faudra acheter séparément.  Comme pour tout achat, plus le prix grimpe, plus les options se multiplient. Les plus onéreuses proposeront des modules de gestion dynamique de la recharge en communicant avec l’utilisateur par Wifi. Le prix varie aussi selon les fabricants.

Au tarif de fourniture viendra s’ajouter celui de l’installation. En effet, il est légalement obligatoire de faire installer sa wallbox par un installateur professionnel agréé IRVE (Infrastructure de Recharge de Véhicule Electrique). Ce dernier a été formé à la pose de ces infrastructures et au risque électrique sur une telle puissance de charge. La pose simple de la borne de recharge pourra environner les 300 à 600 €, comprenant la pose, le tirage de ligne et la mise en place d’une protection électrique. Le prix pourra varier selon le professionnel qui interviendra, s’il s’agit d’un indépendant ou d’une plus grosse entreprise. Egalement et principalement, le coût variera selon les moyens à mettre en œuvre pour installer l’équipement. Dans le cas d’un tableau électrique plutôt vétuste et si des opérations doivent s’effectuer sur l’installation électrique, alors le coût sera évidemment impacté.

Au-delà de la fourniture et de l’installation de l’équipement, le coût d’une borne de recharge est à penser dans son intégralité.

Le coût de l’adaptation du contrat d’électricité

Le prix du kWh reste le même, qu’il s’agisse d’une borne en courant monophasé ou triphasé. En revanche, le courant triphasé est plus puissant, et induit donc impérativement d’adapter son contrat d’électricité. Les particuliers peuvent souscrire un contrat d’électricité de 3kVA, 6, 9, 12, 18, 24, 30 et jusqu’à 36 kVA. Qu’est-ce qu’un kVA ? Il s’agit du kilovoltampère, qui correspond non pas à l’électricité consommée mais plutôt à la puissance souscrite, et donc à la capacité du compteur électrique à supporter la consommation d’électricité de l’ensemble des appareils branchés et fonctionnant en simultané.

La puissance souscrite est indiquée sur votre facture d’électricité. Par exemple, pour une wallbox d’une puissance de 3,7 kW, l’abonnement d’électricité devra être de 6 kVA au minimum, de 12 kVA pour 11 kW, de 24 kVA pour 22 kW. C’est un minimum qui reste toutefois un peu juste pour supporter tous les autres appareils électriques. Pour en venir au coût, plus le contrat d’électricité est important, plus il est onéreux. En 2023, en heures pleines, le kWh sera facturé environ 0,21 €. En revanche, l’abonnement annuel pour un contrat de 3 kVA avoisinera les 110 €, contre 144 € pour 6 kVA, 180 € pour 9 kVA, 216 € pour 12 kVA,  307 € pour 18 kVA, 445 € pour 30 kVA, ou encore 513 € pour 36 kVA. Le choix de la puissance de la borne devra donc se faire en connaissance de ces tarifs d’abonnement annuel.

Le coût de la maintenance de la borne de recharge

L’entretien de la borne de recharge devra s’opérer a minima tous les deux ans. Cette visite est incluse dans le contrat de maintenance de l’installateur. Il vérifiera le bon fonctionnement des organes de coupure et procèdera au dépoussiérage de la carte électronique et des composants. Cette prestation d’environ 1 heure coûtera une centaine d’euros. Les bornes de recharge en courant triphasé nécessitent un entretien plus poussé, généralement dû également à une connectivité plus avancée.

Les aides incitatives à déduire

Les coûts d’installation et de fourniture seront à étudier après avoir déduit les aides incitatives mises en place au niveau national, pour favoriser et accompagner le développement du réseau privé de bornes de recharge, et ainsi lever l’un des freins à l’expansion du véhicule électrique, le tout en parfait raccord avec l’ambition de transition énergétique. Quelle que soit la puissance de la borne, qu’il s’agisse de courant monophasé ou triphasé, le particulier pourra prétendre aux aides suivantes :

  • Crédit d’impôt: Il peut prendre en charge jusqu’à 75 % de la fourniture et de la pose de l’infrastructure installée chez des particuliers (qu’ils soient propriétaires ou locataires dans le cadre du droit à la prise, en résidence principale ou secondaire, cumulables), plafonné toutefois à 300 € par logement équipé ; montant qui peut être doublé dans le cas d’un couple soumis à une imposition commune et disposant de deux véhicules électriques;
  • Prime énergie : Elle permet de financer tout travaux d’économie d’énergie sans conditions de revenus;
  • TVA à 5,5 %: Les particuliers qui font installer une borne de recharge à domicile peuvent bénéficier d’une TVA réduite sur la facturation de travaux de pose, d’installation et d’entretien du système de charge;
  • Prime Advenir: Les structures de recharge à usage individuel dans un habitat collectif sont éligibles à cette aide financière de l’Etat qui correspond à 50 % des dépenses induites par la fourniture et l’installation du matériel, avec un plafond fixé à 960 € HT. Les structures à usage partagé y sont également éligibles, avec un plafond fixé à 1660 € HT.

Borne de recharge : comparer pour bien choisir

Les modèles de bornes de recharge existant sur le marché ne se comptent plus, et tous présentent des avantages comme des inconvénients qu’il sera difficile d’analyser seul. C’est pourquoi il est recommandé de comparer les modèles en courant monophasé et en courant triphasé, d’après les critères propres à l’usager, qu’il devra réfléchir et poser au préalable. Les comparateurs de bornes de recharge en ligne peuvent aider à cette recherche, pour évaluer également les avis clients, les avantages et inconvénients relevés, les options éventuellement nécessaires ou non, le budget respecté ou non selon les modèles, le Made in France, etc.

Il est obligatoire de faire intervenir un installateur certifié IRVE pour installer une borne de recharge à son domicile. Seules les bornes de recharge d’une puissance inférieure ou égale à 3,7 kW sont exemptées de cette obligation, ce qui ne signifie pas qu’il n’est pas conseillé de profiter des services d’un professionnel pour ce type d’installation. Il sera donc judicieux de pouvoir étudier les devis des installateurs IRVE, qui incluront la fourniture et l’installation de l’équipement. Des comparateurs en ligne permettent de comparer les prestations des installateurs IRVE, en suggérant un panel de devis actualisés selon la recherche effectuée. Les comparateurs offrent des services 100 % gratuits et sans aucune obligation d’engagement.