Les entreprises sont concernées en première ligne par les obligations réglementaires mises en place pour la transition énergétique, tant par l’impact sur leur clientèle que celui sur leur propre flotte automobile. A titre d’exemple, les utilitaires consomment entre 20 et 40 litres de carburant aux 100 km. Ils font partie des gros polluants qui tendent à disparaître du réseau routier. Nombre d’entreprises font donc le choix raisonnable (et démesuré parfois selon leurs finances) d’installer des bornes de recharge pour véhicules électriques sur leur parking. Réductions fiscales, amélioration de leur image, nouvelle clientèle : tout autant de raisons de franchir le pas. Pourquoi, comment, et à quel prix ? Réponses.
Un pré-câblage obligatoire en entreprise
La loi sur la transition énergétique pour la croissance verte de 2015 prévoit l’obligation de pré-équiper les parkings d’entreprises du câblage nécessaire à la future installation de points de charge pour véhicules électriques ou hybrides (passage de fourreaux, chemins de câbles ou conduits), à hauteur d’au moins 10 % des places de parkings des secteurs tertiaires et industriels pouvant accueillir jusqu’à 40 véhicules, et 20 % pour ceux pouvant accueillir un nombre au-delà. Ce pré-câblage devra permettre l’installation de systèmes de charge d’une puissance minimale de 22 kW.
Si elle ne contraint pas encore les entreprises à installer les bornes, l’obligation de pré-équipement est une démarche incitative, dans la lignée de la réduction de notre impact environnemental, comme l’instauration de ZFE, l’interdiction de commercialisation de nouveaux véhicules thermiques à horizon 2035, l’éligibilité des acquéreurs de véhicules propres à une liste de subventions, etc.
L’impact des ZFE sur les entreprises
Les Zones à Faibles Emissions (ZFE) se multiplient sur le territoire. Il s’agit d’espaces géographiques délimités, non pas par des frontières territoriales, mais par des seuils de pollution, sonore ou atmosphérique, trop souvent et trop largement dépassés. Ces espaces sont donc des milieux urbanisés, alliant entre autres les deux composantes aggravantes : un trafic routier important et une densité démographique concentrée. Ce sont des enjeux à la fois sanitaires et environnementaux qui se jouent au sein de ces zones où la présence de particules fines (dont le carbone) et de smog urbain (dont l’ozone troposphérique) sont largement visibles lors de pics de pollution.
Les transports : la bête noire de la transition énergétique
Si le secteur industriel et la production énergétique des ménages ont largement leur part de responsabilité dans le dépassement des seuils de pollution « acceptables », le secteur des transports prend la triste tête des facteurs les plus polluants. Il est dans la ligne de mire de l’Etat pour retrouver une qualité de l’air correcte, n’engageant pas de risque sanitaire supplémentaire. C’est notamment l’objectif des ZFE avec la mise en place du barème Crit’Air permettant de classer les véhicules dans un ordre croissant de pollution, le Crit’Air 0 étant attribué aux véhicules les plus propres, et le Crit’Air 5 aux plus polluants.
Conditionner les déplacements : un frein à la consommation
Les ZFE sont donc à la fois plébiscitées, notamment par les habitants de ces métropoles qui y voient là une large amélioration de leur qualité de vie, autant qu’elles peuvent être décriées par ces mêmes habitants qui y voient aussi d’importantes contraintes dans leurs usages quotidiens, et aussi et surtout par les entreprises. Qu’elles soient implantées ou non au sein d’une ZFE, deux obstacles majeurs sont directement à prendre en compte par les entreprises : les trajets quotidiens de leur propre flotte automobile, parfois dans la livraison ou dans le démarchage par exemple, mais aussi les trajets de leurs clients et prospects pour venir consommer qui deviennent, de fait, bien plus compliqués et conditionnés.
Des bornes de recharge en entreprise : pour qui ?
S’adapter et se réinventer chaque jour : voici probablement le nouvel adage de la majorité des entreprises face à une concurrence de plus en plus accrue et une conjoncture en mouvement permanent, où ce qui était hier peut être révolutionné dès demain. Lorsque l’on peut avoir un coup d’avance, mieux vaut jouer ses cartes ! C’est le cas des entreprises qui font le choix d’installer des bornes de recharge sur leur parking. Encore faut-il faire le choix de la cible, avec des bornes en accès privé ou public. Trois possibilités donc selon le secteur d’activités, la localisation, la flotte d’entreprise, etc. : des bornes dédiées aux véhicules de l’entreprise, également aux véhicules du personnel, et/ou à la clientèle.
L’urgence d’une flotte verte des entreprises
Bien que certaines ZFE annoncent inscrire les véhicules professionnels dans la liste des exceptions autorisées à circuler sur le territoire délimité dans un premier temps, les entreprises sont les premières à devoir très rapidement s’adapter à ce bouleversement énergétique et parfois renouveler leur flotte automobile. Problème : la majorité des flottes d’entreprise sont à moteur diesel, essentiellement celles destinées à parcourir de longs trajets, type secteurs de la livraison, VRP, travaux aux particuliers, taxis, etc. Le diesel était historiquement préféré pour son prix moins onéreux à la pompe, et sa faible consommation. Désormais surtaxé, et bientôt persona non grata des ZFE, l’objectif affiché est très clair : le supprimer ! Renouveler son parc automobile pour des véhicules électriques dits propres est une initiative écologique qui entraînera par effet papillon une visibilité et une image engagée plus attractive pour l’entreprise.
Une rétribution au personnel par la mise en accessibilité des bornes
Mettre à disposition du personnel des bornes de recharge vient alimenter également cette démarche engagée, incitant ainsi son personnel à sa propre transition automobile. C’est avant-coureur également en termes d’attractivité pour de futurs recrutements. L’employé qui fait sa journée sans se soucier de sa charge qui se déroule durant ses heures de travail est assurément conscient de la rétribution que cela représente. Pour certains, il devient même possible de ne pas envisager de borne de charge à domicile, donc une économie certaine également.
Un moyen attractif pour favoriser la consommation des clients
De plus en plus de véhicules électriques sur le réseau routier veut évidemment dire de plus en plus de clients en recherche de stations de charge. Selon leur secteur d’activité, les entreprises peuvent avoir tout intérêt à mettre à disposition de leur clientèle des bornes de recharge en accès libre et gratuit ou à tarification symbolique. En plus du pouvoir attractif que cette démarche génère, elle offre à l’entreprise une visibilité dans sa démarche écoresponsable, une reconnaissance de son engagement là où les consommateurs recherchent de plus en plus de produits respectueux de l’environnement, de circuit-court, de labels qualité, etc.
Quels coûts prévoir pour une installation de borne en entreprise ?
Les véhicules électriques neufs valent environ 20 000 € en entrée de gamme, qu’il s’agisse de véhicules citadins ou d’utilitaires, et peuvent aller jusqu’à 50 000 € voire bien plus selon la gamme et les options choisies. A ce budget par véhicule vient s’ajouter celui d’une borne de charge dédiée ou presque. Renouveler une flotte automobile au profit du tout électrique, ou investir dans des bornes de charge accessibles aux clients en libre-service s’anticipe donc budgétairement parlant, par une programmation pluriannuelle.
Quel budget pour installer une borne de charge en entreprise ?
Tout déprendra évidemment des bornes choisies (modèle, options, marque, etc.). On estime le tarif d’une borne de recharge, fourniture et installation comprises, à hauteur de 1000 à 2000 € pour une puissance de 22 kW, et de 3000 à 15 000 € pour une borne de puissance accélérée à ultra rapide (à partir de 50 kW).
Les subventions de l’Etat
L’Etat soutient les entreprises désireuses d’amorcer cette transition automobile et énergétique par l’octroi de subventions :
- Le programme ADVENIR : Il propose aux entreprises une aide financée par les Certificats d’Economie d’Energie (CEE), pouvant aller jusqu’à 20 % des coûts de fourniture et d’installation d’infrastructures de recharge, qu’elles soient dédiées à la flotte de l’entreprise, aux véhicules des salariés ou à ceux des clients (600 € HT par station de charge), et jusqu’à 50 % de ces mêmes coûts dans le cas d’installations accessibles à tout public. Egalement, il propose une prime pour la modernisation d’un point de recharge ouvert au public déclaré obsolète depuis la mise en application des nouvelles contraintes réglementaires de 2017 ;
- Le bonus écologique et la prime à la conversion pour les utilitaires électriques, pouvant aller respectivement jusqu’à 7000 et 9000 €, tous deux dans la limite de 40 % du coût d’acquisition du véhicule.
Certaines ZFE, conscientes des réels bouleversements qu’elles peuvent causer aux entreprises, ont mis en place des aides complémentaires et cumulatives pour le renouvellement des flottes d’entreprises.
Faut-il prévoir une tarification ?
La mise en place de bornes de charge proposées en accès libre à la clientèle ou aux partenaires extérieurs est un service qui peut évidemment être tarifé puisqu’il génère pour l’entreprise des frais d’investissement (achat des bornes et câblage) et de fonctionnement (consommation d’électricité et maintenance des appareils). Toutefois, il est dans l’intérêt de l’entreprise de réfléchir à deux fois à sa facturation. Si elle doit être mise en place, elle doit l’être de manière plutôt symbolique, non représentative du réel coût de consommation. Si l’on reprend l’idée d’une meilleure visibilité grâce à une démarche engagée, il est difficile de ne pas ternir cette image extrêmement positive en appliquant une tarification qui viendra de fait questionner l’ambition recherchée et anéantir les efforts faits. Mieux vaudra parfois concentrer son énergie en misant sur les bénéfices faits par l’attractivité de la démarche pour amortir l’investissement, plutôt que par le profit généré.
Devis bornes de recharge en entreprise
Recourir à un installateur IRVE référencé est indispensable pour bénéficier des subventions précitées. L’installeur IRVE (Infrastructure de Recharge pour Véhicule Electrique) est un électricien formé à l’installation des bornes de recharge, lui assurant un professionnalisme et un niveau d’expertise accru. La qualification IRVE est attribuée par des organismes certificateurs nationaux, apportant tout le prestige mérité au professionnel à qui elle est décernée.
Le programme ADVENIR se propose de faire l’intermédiaire pour vous présenter une liste d’installateurs référencés à proximité. Egalement, des comparateurs en ligne peuvent faire un premier travail d’analyse à votre place en vous proposant une série de devis correspondant à votre recherche.