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Voici certains des leitmotivs des électromobilistes soucieux de leur empreinte carbone. L’achat du véhicule électrique s’accompagne bien souvent de l’achat d’une borne de recharge privative installée à domicile. Voici pourquoi, comment, par qui, et à quel coût faire installer une borne de recharge dans le Lot.
Pourquoi envisager de rouler à l’électrique dans le Lot ?
La rivière du Lot a donné son nom au département qu’elle traverse. C’est un département extrêmement préservé, qui connaît un afflux de touristes en période estivale, friands de ses circuits de randonnées, de ses coins de rivière où il fait bon se baigner, de ses nombreuses grottes extraordinaires, ou encore de ses villages pittoresques à couper le souffle.
Le Lot se heurte, comme bien d’autres, aux difficultés de mise en œuvre de l’écomobilité. Il ne concentre pas de grosse agglomération. Sa plus importante, l’intercommunalité du Grand Cahors, recense moins de 45 000 habitants. Aussi, il n’est pas directement concerné par l’instauration obligatoire d’une Zone à Faibles Emissions (ZFE) d’ici au 31 décembre 2024. Qu’est-ce qu’une ZFE ? Il s’agit d’une zone géographique délimitée par des taux trop élevés de pollution de l’air et de pollution sonore, à l’intérieur de laquelle les véhicules trop polluants sont interdits selon certaines conditions ou échéances. Pour ce faire, chaque véhicule souhaitant y entrer doit montrer patte blanche par une vignette Crit’Air apposée sur son pare brise, l’autorisant ou non à circuler sur le territoire en question. La classification Crit’Air adresse une note à chaque véhicule, allant de 0 à 5, 0 étant réservé aux véhicules électriques, et 5 aux véhicules les plus polluants.
Si le département du Lot ne compte pas d’agglomération listée parmi celles contraintes de mettre en place une ZFE à compter du 1er janvier 2025, il n’en demeure pas moins directement impacté par les futures ZFE de Limoges, Bordeaux et Clermont-Ferrand. Celle de Toulouse, à toute proximité également, a déjà été mise en place depuis 2021. Les écomobilistes circulent évidemment d’un territoire à l’autre, pour des motifs personnels ou professionnels, qui amènent même les territoires plus excentrés à devoir se mettre au pas de l’écomobilité.
Pourquoi envisager de s’équiper d’une borne de recharge privative dans le Lot ?
Le Lot se situe au cœur d’un triangle au trafic extrêmement dense : celui de l’A89 qui relie Bordeaux à Clermont-Ferrand, de l’A62 qui relie Bordeaux à Toulouse, et de l’A75 qui relie Clermont-Ferrand à Montpellier. Au cœur du Lot passe également l’A20 qui arrive de Limoges, et attire tous les Parisiens qui descendent vers le Sud-Ouest. C’est dire que l’été, les routes sont saturées. Ces automobilistes sortent des autoroutes, ce qui fait profiter le département d’un rayonnement plus large. Il profite ainsi de l’onde positive de ces très grosses agglomérations.
Si le Lot n’est pas directement concerné par les ZFE, il doit toutefois être en mesure de proposer des solutions alternatives pour satisfaire les besoins des habitants, des touristes, des étudiants, et des travailleurs qui circulent évidemment d’un territoire à l’autre. Il doit donc tenir compte des restrictions des territoires voisins, et se mettre également au pas de l’écomobilité, voire de l’électromobilité.
Le maillage national du réseau de bornes de recharge publiques se développe de plus en plus, et chaque acteur économique prend sa part de responsabilité. Pour autant, ce déploiement ne pourra jamais égaler la vitesse de celui du véhicule électrique, tout simplement parce que l’une des démarches est totalement personnelle, quand l’autre est collective. La borne privative satisfait donc le confort de l’utilisateur, mais elle répond également à un besoin qui ne peut être satisfait autrement. Le réseau public, même s’il poursuit son déploiement, n’a pas et n’aura jamais la vocation à répondre aux besoins de charge quotidiens de chacun des véhicules électriques en circulation. C’est techniquement absolument impossible. Son rôle est de satisfaire les besoins à longue distance de son domicile, pour apporter une réponse adaptée aux capacités d’autonomie des nouveaux véhicules électriques qui peuvent parcourir de plus longs trajets, ou bien de répondre à des enjeux d’attractivité et d’image de marque valorisée des professionnels qui font installer des bornes de recharge accessibles à leur clientèle.
Quel est le coût de fourniture et d’installation d’une borne de recharge ?
Le nerf de la guerre, toujours le même : le budget. Voici brièvement celui à consacrer pour l’acquisition d’une borne de recharge pour véhicule électrique :
- celui de l’achat de la borne de recharge: son coût peut aller de 300 € pour l’entrée de gamme (faible puissance, sans option), à 1 500 € voire 2 000 € pour les plus performantes, équipées d’options connectées. Ce sont les tarifs des wallbox, à domicile donc. Les bornes bien plus performantes installées parfois en entreprise ou par les collectivités, allant au-delà des 22 kW de puissance, sont évidemment bien plus onéreuses ;
- celui de l’installation de la borne de recharge: il faudra compter de 300 à 600 € pour une pose simple, qui pourra augmenter selon l’état du tableau électrique et les conditions d’installation. Ici encore, ces tarifs valent pour une installation à domicile. Sur un parking d’entreprise ou de copropriété, où l’installation se fera peut-être en réseau pour une gestion collective et partagée, le tarif sera assurément plus élevé.
Comment abaisser le coût de revient d’une borne de recharge ?
La borne de recharge présente un budget qui vient se coupler à celui de l’achat du véhicule électrique, ce qui vient encore davantage alourdir le coût de l’investissement global pour satisfaire sa conscience écologique. Parce que cet investissement n’est pas accessible à tous les budgets, des solutions alternatives existent, comme des aides financières pour soutenir les foyers équipés.
Les subventions
Si les coûts de recharge sont bien plus intéressants que ceux du carburant, il faut reconnaître que l’investissement financier pour s’équiper d’une borne de recharge est conséquent, et vient s’ajouter à celui déjà fort onéreux du véhicule électrique. Cet obstacle financier, l’Etat l’a bien identifié. C’est pourquoi il a mis en place une série d’aides financières pour lever ce frein qui pourrait dissuader les automobilistes :
- un crédit d’impôt: il peut prendre en charge jusqu’à 75 % de la fourniture et de la pose de l’infrastructure installée chez des particuliers (qu’ils soient propriétaires ou locataires dans le cadre du droit à la prise, en résidence principale ou secondaire, cumulables), plafonné toutefois à 300 € par logement équipé ; montant qui peut être doublé dans le cas d’un couple soumis à une imposition commune et disposant de deux véhicules électriques ;
- une prime énergie : elle permet de financer tout travaux d’économie d’énergie sans conditions de revenus ;
- la TVA à 5,5 %: les particuliers qui font installer une borne de recharge à domicile peuvent bénéficier d’une TVA réduite sur la facturation de travaux de pose, d’installation et d’entretien du système de charge ;
- la prime Advenir: les structures de recharge à usage individuel dans un habitat collectif sont éligibles à cette aide financière de l’Etat qui correspond à 50 % des dépenses induites par la fourniture et l’installation du matériel, avec un plafond fixé à 960 € HT. Les structures à usage partagé y sont également éligibles, avec un plafond fixé à 1 660 € HT.
La borne partagée en copropriété
Le droit à la prise interdit les habitants, copropriétaires bailleurs ou syndic, de refuser un projet d’implantation de bornes de recharge privatives au sein de la copropriété, sauf cas exceptionnel où un projet serait déjà en cours. Si la démarche individuelle ne peut qu’être accordée, il sera toutefois judicieux d’envisager un mode de partage du ou des équipements installés pour en diviser les frais d’installation par autant d’utilisateurs intéressés. La présentation obligatoire du projet en assemblée générale de copropriétaires permet d’aborder le partage du service et des coûts.
La borne reconditionnée
Il s’agit de bornes de recharge d’occasion remises à neuf. Les bornes reconditionnées sont des modèles de seconde main, entièrement révisés, dont les pièces éventuellement défectueuses sont changées, et dont les dysfonctionnements sont réparés. Le modèle remis à neuf est testé et déclaré conforme à l’usage par le fabricant, ce qui lui permet de remettre la borne dans le circuit de vente. Puisque le produit n’est évidemment pas neuf et sorti d’usine, le coût est diminué de 20 à 30 % par rapport à un équipement neuf parfaitement similaire. C’est une belle occasion de réaliser des économies, tout en s’équipant d’une borne de recharge performante.
La borne de recharge en leasing
Les fournisseurs de bornes de recharge en leasing (location) peuvent venir installer la borne adaptée au véhicule à recharger. La borne peut être louée en LLD (Location longue durée) ou en LOA (Location avec option d’achat). L’entretien et l’assistance sont généralement intégrés, ce qui soustrait le client de toute démarche ou contrainte. Parce que la borne est louée, il n’est pas nécessaire de l’acheter, même si un premier versement sera souvent exigé, en parallèle de la mise en place d’un échéancier mensuel de paiement.
Installation d’une borne de recharge : pourquoi faire appel à un installateur certifié IRVE ?
L’intervention d’un installateur IRVE est obligatoire pour toute borne de recharge d’une puissance supérieure à 3,7 kW. Pourquoi ? Parce que chez les particuliers, les bornes peuvent être de 4 puissances : 3,7, 7,4, 11, ou 22 kW. A titre indicatif, le fonctionnement d’une borne de 7 400 W équivaut à la mise en route simultanée d’un four, d’un gros lave-linge, d’un lave-vaisselle et d’une plaque à induction. Cette puissance vient évidemment se coupler aux autres appareils en fonctionnement. La borne profite donc de son propre disjoncteur au compteur, avec une prise terre. L’installation nécessite une augmentation du contrat électrique.
C’est pourquoi l’intervention d’un professionnel certifié est indispensable et obligatoire depuis 2017, pour assurer la mise en œuvre d’un réseau privé de recharge à la fois performant, sécuritaire et fiable. Ajoutons que son intervention permet aux particuliers de profiter d’un service de maintenance de qualité, et de conseils d’utilisation avisés. Décernée par l’un des deux organismes certificateurs en la matière : l’Afnor ou Qualifelec, la qualification IRVE est obtenue par l’électricien qui aura suivi une formation complète, allant du niveau basique au niveau optimal, pour répondre aux besoins et contraintes techniques de la mise en service, mais aussi de l’entretien et du dépannage.
Enfin, ajoutons deux points essentiels. Le premier : celui de l’octroi des aides incitatives précitées. Elles ne pourront être accordées que sur présentation d’une attestation d’intervention d’un installateur certifié IRVE. L’Etat ne pourrait engager sa responsabilité (car c’est bien ce qu’il fait en subventionnant) sur des travaux dont il n’aurait aucune garantie de la fiabilité et du respect des normes électriques en vigueur.
Le second point à préciser est celui de la prise en charge de l’assureur en cas de sinistre. Si le particulier n’est pas en mesure de justifier de l’intervention d’un professionnel certifié IRVE, et si la borne a subi ou causé des dommages au véhicule, à l’habitation, ou à un tiers, l’assureur auto comme habitation peut parfaitement refuser d’engager toute indemnisation. La borne devra d’ailleurs être déclarée à l’assureur habitation, en fournissant cette attestation d’intervention. Si tel n’est pas le cas, l’assureur ne se montrera pas clément puisque l’assuré n’aura pas respecté son obligation légale. Mieux vaut donc se conformer à la loi.