Le département meusien est un territoire rural qui tient à préserver ses espaces naturels et son environnement.
Tout aussi engagés, les Meusiens et Meusiennes mettent en œuvre de nouvelles habitudes de consommation plus vertes, à l’instar du véhicule électrique qui se déploie largement sur le territoire. Avec lui, sa borne de recharge est le choix fait par la majorité des nouveaux électromobilistes. Comment, par qui, et à quel coût faire installer une borne de recharge dans la Meuse ? Réponses.
Pourquoi envisager de rouler à l’électrique dans la Meuse ?
L’expansion du véhicule électrique s’explique largement par le réveil des consciences écologiques, mais aussi par les ambitions fortes portées par les gouvernements, et notamment les obligations imposées au niveau européen avec des échéances à court terme, pour réduire considérablement les taux de pollution constatés au sein des agglomérations où se concentrent le trafic routier et une population dense. L’objectif : réduire l’empreinte carbone de ces territoires. Le secteur des transports étant encore aujourd’hui le plus polluant, devant l’industrie, des mesures restrictives impactantes s’imposent.
C’est ainsi que 11 premières métropoles et agglomérations françaises ont dû instaurer une Zone à Faibles Emissions sur leur territoire en 2022, et que 32 autres agglomérations suivront le même chemin imposé avant le 1er janvier 2025. Une Zone à Faibles Emissions (ZFE) est un territoire géographiquement délimité par des frontières stratégiques, au sein desquelles les seuils de pollution atmosphérique sont trop souvent dépassés, mais également où les accès périphériques permettent une ou plusieurs solutions de transport alternatives (parkings relais, réseau de transports en commun, vélo ou trottinettes électriques en accès libre, aires de covoiturage, etc.). Pourquoi ces accès ? Parce que la ZFE restreint l’accès aux seuls véhicules les moins polluants du trafic. Pour ce faire, une classification Crit’Air existe. Il s’agit d’un dispositif de Certificats Qualité de l’air mis en place pour identifier le niveau de pollution de chaque véhicule. La classification Crit’Air va de 5 à 0. Plus le numéro attribué est élevé, plus le véhicule pollue. La vignette de couleur doit être apposée sur le pare-brise du véhicule pour pouvoir accéder à la ZFE.
La Meuse est-elle concernée par la mise en place d’une ZFE ?
Non, la Meuse ne contient pas d’agglomération connaissant une densité suffisamment importante pour se voire contrainte d’instaurer une ZFE. Peut-on pour autant affirmer qu’elle n’est pas impactée ? Non. D’abord, de façon générale, l’ensemble des territoires, qu’ils soient communaux, intercommunaux, départementaux ou régionaux, doivent se mettre au pas de l’écomobilité et proposer de nouvelles alternatives de déplacement.
Ajoutons que le département meusien est bordé par les agglomérations de Metz, Nancy et Reims, qui devront avoir instauré leur ZFE au 1er janvier 2025, et qu’il est également frontalier avec la Belgique, et à seulement quelques petits kilomètres du Luxembourg et de l’Allemagne. Les habitants, les travailleurs, les touristes, les étudiants se déplacent évidemment d’un territoire à l’autre, surtout sur ces zones frontalières. Le rayonnement de l’eurométropole strasbourgeoise vient également impacter les territoires, mêmes quelque peu éloignés. Chacun doit donc participer au déploiement du maillage national du réseau public de bornes de recharge. Les départements, comme bien d’autres acteurs de la vie économique, prennent leur part et développent des schémas écomobiles. Les électromobilistes meusiens n’ont pas attendu ce déploiement pour s’équiper d’une borne de recharge privative avec l’achat de leur véhicule électrique, pour miser sur l’écologie et sur le confort.
Pourquoi investir dans une borne de recharge privative dans la Meuse ?
L’investissement est vite rentabilisé. La rentabilité ne s’étudie pas que par le coût, même si les économies sont flagrantes en comparaison à un plein de carburant ou à une recharge payante sur une borne publique ou semi-privée. Elle s’étudie également en termes de confort et de praticité évidemment. Au-delà même bien souvent d’un choix, c’est un besoin dans certains espaces encore très mal desservis par le réseau public. Toutefois, sans nier cet argument, notons que le réseau public n’a pas aujourd’hui, et n’aura jamais, la vocation à satisfaire les besoins de charge de chaque véhicule individuel. C’est d’une part techniquement totalement impossible, mais c’est aussi un tout autre objectif qui est visé. On distingue globalement les bornes publiques de recharge ultra rapide qui visent à satisfaire l’autonomie grandissante des véhicules électriques de nouvelle génération, pour envisager de plus longs trajets, et les rendre ainsi totalement polyvalents, à l’instar des véhicules thermiques. Il existe également les bornes de recharge installées plutôt dans un objectif d’attractivité et d’incitation à la consommation, tout en valorisant une image de marque plus responsable et engagée. Ajoutons enfin que la borne de recharge privative apporte une réelle plus-value au bien immobilier.
Quelle puissance choisir pour sa borne de recharge à domicile ?
A domicile, la borne de recharge ne pourra dépasser les 22 kW, qui correspondent à la délivrance d’une charge rapide. La puissance sera à choisir selon les besoins de charge, au regard de la fréquence d’utilisation du véhicule, du type de trajets, plutôt citadins ou ruraux, du type de véhicule et de la capacité de charge de sa batterie, etc. A titre indicatif, voici l’autonomie récupérée par heure de charge, pour chaque puissance possible à installer à domicile :
- Une borne de 3,7 kW rechargera environ 20 km par heure de charge,
- Une borne de 7 kW en rechargera environ 35,
- Une borne de 11 kW en rechargera environ 65,
- Une borne de 22 kW en rechargera environ 110.
A qui faire appel pour installer une borne de recharge à son domicile ?
La qualification IRVE est obtenue par un électricien qui a suivi un cursus de formation, à la fois théorique et pratique, dispensée par un organisme, lui-même diligenté par l’un des deux organismes certificateurs en la matière : l’Afnor ou Qualifelec. Plusieurs modules existent, ce qui permet au professionnel de se spécialiser dans l’installation d’infrastructures plus ou moins équipées en haute technologie. Son intervention est obligatoire pour l’installation de bornes de recharge d’une puissance supérieure à 3,7 kW. Pourquoi ? Parce qu’au-delà, l’installation d’un tel équipement exige une adaptation du compteur électrique et du contrat d’électricité. Si l’installation n’est pas réalisée en parfaite conformité avec les normes en vigueur, les conséquences peuvent être importantes. D’abord, le risque d’incident est sérieux (surcharge et surchauffe). En cas d’incident justement, causé ou subi par la borne de recharge, les assureurs habitation et auto exigeront la présentation d’un justificatif d’intervention d’un installateur certifié IRVE. Ils peuvent parfaitement décider de ne pas indemniser le particulier qui se sera affranchi de ses obligations.
Enfin, l’intervention d’un installateur IRVE conditionne l’octroi des aides incitatives mises en place. Pourquoi ? Parce que l’Etat ne pourrait subventionner, donc soutenir, un réseau privé de bornes de recharge sans s’assurer de sa parfaite conformité à la réglementation électrique en vigueur. En subventionnant, l’Etat s’engage.
Quel budget dédier à l’installation de sa borne de recharge ?
L’investissement financier nécessaire à la fourniture et à l’installation d’une borne de recharge à domicile représente un budget somme toute conséquent :
- Le coût de fourniture de la borne : D’à peine 400 €, et jusqu’à 2 000 €, voire davantage, la fourchette est extrêmement large, et d’un extrême à l’autre se jouera la qualité du matériel, la fiabilité, la durabilité, la capacité et la puissance. Le prix moyen d’investissement se situe aux alentours de 1 000 €, ceci avant déduction des aides octroyables;
- Le coût d’installation de la borne : L’installation seule débuterait aux alentours de 300 €, pour grimper jusqu’à 600 €, voire davantage dans les cas où l’installation de l’équipement nécessite la remise en état du tableau électrique, l’adaptation du compteur, des aménagements particuliers, ou une technicité d’installation pour des bornes intelligentes.
Le devis remis par l’installateur détaillera le tarif appliqué à la prestation d’installation, notamment selon le type d’installation intérieure ou extérieure, la puissance nécessaire selon la borne choisie, la complexité du raccordement électrique selon les contraintes techniques rencontrées, les travaux d’aménagement nécessaires qui en découleront, et le coût de chaque matériel et matériaux utilisés pour l’installation, notamment s’il est nécessaire d’aménager l’espace différemment.
Borne de recharge : comment profiter des aides à la fourniture et à l’installation ?
La fourniture et l’installation d’une borne de recharge permet de prétendre à l’octroi d’aides financières pour alléger le coût de l’investissement. Selon le profil du particulier, 4 aides peuvent lui être accordées :
- Un crédit d’impôt: Il peut prendre en charge jusqu’à 75 % de la fourniture et de la pose de l’infrastructure installée chez des particuliers (qu’ils soient propriétaires ou locataires dans le cadre du droit à la prise, en résidence principale ou secondaire, cumulables), plafonné toutefois à 300 € par logement équipé ; montant qui peut être doublé dans le cas d’un couple soumis à une imposition commune et disposant de deux véhicules électriques;
- La prime énergie : Elle permet de financer tout travaux d’économie d’énergie sans conditions de revenus;
- La TVA à 5,5 %: Les particuliers qui font installer une borne de recharge à domicile peuvent bénéficier d’une TVA réduite sur la facturation de travaux de pose, d’installation et d’entretien du système de charge;
- La prime Advenir: Les structures de recharge à usage individuel dans un habitat collectif sont éligibles à cette aide financière de l’Etat qui correspond à 50 % des dépenses induites par la fourniture et l’installation du matériel, avec un plafond fixé à 960 € HT. Les structures à usage partagé y sont également éligibles, avec un plafond fixé à 1 660 € HT.
Précisons une nouvelle fois que l’octroi des aides incitatives citées est conditionné à la présentation d’une facture d’intervention (fourniture et installation) d’un installateur certifié IRVE.
Ajoutons que ces aides sont accordées pour les logements individuels comme collectifs. Le droit à la prise a été étendu. Il s’agit désormais du droit dont dispose tout occupant d’un immeuble (propriétaire occupant, propriétaire bailleur, locataire, occupant à titre gratuit, syndic) de demander à faire installer une borne de recharge sur une place de parking de la copropriété. Avec plus de 800 000 copropriétés qui représentent plus de 10 millions de logements, soit plus d’¼ du parc national, il était primordial d’alléger la procédure d’accès au droit à la prise. Dans la même optique, la clarification de sa procédure oblige les syndics de copropriété à inscrire le sujet à l’ordre du jour des assemblées générales de copropriétaires, dans le but de les sensibiliser à l’écomobilité et de les inciter à opter pour un équipement mutualisé, proportionné et intelligent.