Electricien IRVE

Installateur borne de recharge pour taxi et VTC : explications et devis

Le taxi comme le conducteur de Voiture de Transport avec Chauffeur (VTC) sont deux professionnels du secteur routier, faisant ainsi partie des premiers impactés par l’expansion fulgurante du véhicule électrique. En multipliant les courses de transport de personnes, il faut pouvoir être disponible au pied levé. Aussi, disposer de sa propre borne de recharge est un réel avantage. Voici pourquoi, comment et à quel prix la faire installer.

Taxi et VTC : Pourquoi passer au véhicule propre ?

Sur la dernière décennie, les taxis et VTC ont eu le vent en poupe, et pour cause, de nombreux arguments les valorisent :

  • Manque de stationnement dans les centres-villes : De nombreux espaces centre-urbains misent peu à peu sur le 100 % piétons ou presque, en limitant fortement le nombre de stationnements et en favorisant le recours aux transports collectifs et alternatifs pour limiter l’impact polluant et sonore sur la santé publique, et ainsi redorer l’image des centres-villes. Les taxis et VTC sont donc de plus en plus prisés pour les déplacements venant de l’extérieur, les usagers préférant payer un transport et être déposés à bon port sans encombre et sans contrainte.
  • Boire ou conduire, il faut choisir : Les courses des taxis et VTC ne se résument évidemment pas qu’aux trajets aux restaurants, bars et discothèques, mais il faut toutefois reconnaître que pour ce type de déplacements, les mentalités évoluent, et heureusement, pour préférer désormais faire appel à un chauffeur qui assurera le trajet aller et retour, pour profiter pleinement de son moment festif.
  • L’explosion des applications mobiles : Depuis dix ans, elles ne se comptent même plus tant elles se répandent telle une fourmilière. Il y en a pour tous les sujets, et également pour le transport de personnes. Les applications dédiées aux taxis et VTC sont très pratiques, faciles d’utilisation, la tarification est connue à l’avance, et tout est rodé pour un trajet en toute sérénité.

Néanmoins, il y a tout de même quelques ombres au tableau. Les taxis et VTC peuvent parfois souffrir de la paupérisation du métier et d’une image parfois ternie, quand d’autres, notamment en secteur rural, sont économiquement dépendants des transports de malades, peu valorisables en termes d’ambition commerciale. Aussi, ils ont tout intérêt à  diversifier leur offre, et à se démarquer du lot.

C’est là que le véhicule électrique fait son entrée, enfin devrait… Les taxis et VTC représentent près de 30 % de l’ensemble du trafic routier national, et pourtant aujourd’hui, seul 1 % d’entre eux sont des véhicules électriques ou hybrides, contre 92 %  de moteurs diesels. Aïe ! Disons que c’est un secteur qui dispose d’une belle marge de progression, et voici quelques arguments largement convaincants.

Soigner son image de marque

L’écoresponsabilité et le souci de réduire son empreinte carbone sont des préoccupations désormais prégnantes chez les Français, et bien plus largement au niveau international. La clientèle des taxis et VTC sera demain de plus en plus exigeante quant à la catégorie du véhicule de transport, souhaitant contrebalancer la démarche individuelle par un « zéro émission de CO2 ». Rappelons que la concurrence est rude sur ce secteur, et miser sur l’affichage d’une forme d’éthique professionnelle et de responsabilité environnementale est un formidable atout commercial.

Miser sur le transport silencieux

Le transport silencieux vaut dans les deux sens : le client du véhicule y trouve le confort d’un trajet calme, ce qui vise à réduire son stress également, et la circulation silencieuse œuvre en faveur de l’enjeu de santé publique dans les centres-urbains. Plus de la moitié des Français s’estiment plus sensibles à la qualité de l’environnement sonore, plaçant ainsi les surdités et acouphènes parmi leurs cinq principales inquiétudes. 75 % des Français déclarent que les sons du quotidien ont un effet sur leur humeur et leur mode de vie ; 90 % des Franciliens sont surexposés à des niveaux sonores supérieurs aux valeurs recommandées dus au secteur des transports ; le bruit causé par les transports est la deuxième cause environnementale de décès prématuré en Europe, après la pollution atmosphérique, et pour conclure, la pollution sonore coûte près de 12 milliards d’euros sur la santé, par an en France. En bref, miser sur un transport silencieux et respectueux des riverains est une démarche qui sera, sans aucun doute, saluée.

Ne pas subir les restrictions

La tranche des 25 – 35 ans est de loin la plus consommatrice de leurs services. Si l’on poursuit le raisonnement, on peut déduire que cette classe de nouveaux jeunes actifs recherche le confort, la sécurité, la sérénité, et est prête à en payer le prix. En parallèle, les restrictions imposées sur les métropoles à densité démographique importante vont rendre les centres-urbains inaccessibles pour les véhicules les plus polluants, pour peu à peu ne laisser circuler que les véhicules propres. Ne pas anticiper ces mesures alors même que le cœur de métier est le transport de personnes d’un point à A à un point B, revient à voguer tête baissée vers un horizon qui signera probablement l’arrêt de l’activité. L’enjeu est double : pouvoir transporter ses clients là où bon leur semble, mais aussi gagner une clientèle qui ne dispose pas d’un véhicule autorisé à circuler. Sachez que les métropoles ayant mis en place une ZFE, comme certaines autres villes ayant rejoint le dispositif « Disque Vert », proposent le stationnement gratuit ou au rabais des véhicules propres sur une durée limitée.

Un amortissement ultra-rapide

Les taxis et VTC parcourent une distance moyenne de 250 km par jour. Le calcul est très simple : Leur plein de carburant est donc à faire tous les deux à trois jours. Au vu des prix pratiqués en station, l’économie d’une recharge électrique peut largement se compter en milliers d’euros à l’année. Largement de quoi amortir son investissement ! Ajoutons à cela l’entretien du véhicule réduit de 20 à 40 %. A 250 km effectués par jour, les révisions et l’entretien courant sont à penser régulièrement, mais les véhicules électriques ne disposent pas des mêmes composantes que les thermiques ; en d’autres termes il n’y a pas d’entretien moteur à prévoir puisqu’il s’agit d’une batterie.

Quelle puissance choisir ?

Inconcevable pour un taxi ou un conducteur VTC de dépendre du réseau public de recharge. Bien que disposer d’un abonnement peut rester une très bonne démarche de prévention pour s’éviter tout aléa désagréable, la borne privée reste indispensable. Deux solutions sont envisageables : louer une place de parking avec borne de recharge, ou installer une borne de recharge à son domicile.

Si le choix du véhicule dépendra de l’autonomie qu’il propose, du confort dont peut disposer le client en termes de place et d’accessoires, le choix de la borne ne dépendra que de la capacité de charge de la batterie et de l’utilisation faite du véhicule. Dans le cas des taxis et VTC, il faut pouvoir disposer d’une borne de recharge suffisamment puissante pour être rapidement à pleine charge et pouvoir repartir en course. Ils privilégieront donc les puissances de 11 ou 22 kW, dont les performances sont indéniables :

  • Borne 7,4 kW : 35 km d’autonomie par heure de charge,
  • Borne 11 kW : 65 km d’autonomie par heure de charge,
  • Borne 22 kW : 110 km d’autonomie par heure de charge.

Devis IRVE : Quel budget prévoir ?

Le coût d’une borne de recharge dépendra essentiellement de sa puissance, mais aussi de son fabricant et des options dont elle dispose. En effet, le progrès poussent les avancées technologiques de plus en plus loin par des possibilités de comptage des kWh, de connaissance de la durée nécessaire et restante de recharge, d’appairage à d’autres appareils connectés pour un contrôle à distance des débuts et fin de charge, pour respecter les cycles d’heures creuses par exemple ou ne pas sur-solliciter le réseau électrique aux heures de consommation importante. Ne comptez donc pas moins de 1500 à 2500 pour une borne de 22 kW avec options.

Faire appel à un technicien qualifié

La borne de recharge devra impérativement être installée par un électricien agréé IRVE (Infrastructure de Recharge pour Véhicule Electrique) qui est le seul professionnel habilité à installer ces équipements. A la pointe de la technologie pour certaines, et nécessitant une adaptation de l’aménagement électrique, la borne de recharge demande des compétences et connaissances pointues et spécifiques. L’installateur est agréé après avoir suivi une formation certifiante diligentée par l’un des organismes nationaux Afnor ou Qualifelec. Reconnue et rendue obligatoire par l’Etat, l’intervention d’un installateur IRVE est la condition sinéquanone à l’obtention des aides proposées pour l’acquisition d’une borne de recharge.

Les aides à l’acquisition

Soucieux d’impulser un vrai mouvement propre pour répondre aux exigences européennes sur l’urgence climatique, tout en limitant le risque fort de fracture sociale par un marché de l’électrique encore très onéreux et inaccessible aux revenus modestes, l’Etat a mis en place une série d’aides à l’achat du véhicule électrique et à celui de son système de recharge, dont les taxis ou chauffeurs VTC indépendants comme salariés peuvent être éligibles.

  • Le bonus écologique: Son montant peut s’élever jusqu’à 6000 € pour un particulier, et 4000 € pour une personne morale, dans la limite de 27 % du coût d’acquisition du véhicule dont le prix devra être inférieur à 45 000€ ;
  • La prime à la conversion: Aussi appelée superbonus écologique, son montant est de 2 500 € pour l’achat d’un véhicule électrique, qui peut être doublé sur conditions de ressources. Elle ne peut être attribuée qu’en échange du rebut d’un véhicule trop polluant (immatriculé avant 2011 pour un diesel, et avant 2006 pour un essence) ;
  • Le crédit d’impôts: Il peut représenter jusqu’à 75 % du prix de l’équipement (fourniture et pose) dans la limite de 300 € ;
  • La prime du programme ADVENIR, ou Aide au Développement du Véhicule Electrique grâce à de Nouvelles Infrastructures de Recharge. Elle offre une aide financière à l’installation de points de charge allant jusqu’à 50 % de la dépense pour les entreprises et les bâtiments collectifs, notamment les copropriétés ;
  • Une surprime ZFE d’un montant maximal de 1000 € peut être desservie aux habitants comme aux travailleurs en Zone à Faibles Emissions pour l’acquisition d’un véhicule électrique.

Le coup de main des acteurs économiques

Les taxis et VTC habitant ou travaillant en ZFE ou en secteur à haute densité démographique et fort trafic routier peuvent se voir attribuer des aides régionales et locales pour l’acquisition d’un véhicule électrique et de son système de recharge. Pour citer quelques exemples :

  • La région Île-de-France aide les taxis et VTC à hauteur de 80 % et jusqu’à 6000 € pour l’acquisition du véhicule électrique professionnel neuf, et 50 % du coût du pré-équipement du parking dans la limite de 4000 € ;
  • La région Bourgogne-Franche-Comté propose une aide pouvant aller jusqu’à 50 % du coût d’achat du véhicule, dans la limite de 15 000 € ;
  • La région Occitanie propose une aide pouvant aller jusqu’à 30 % du coût d’achat du véhicule dans la limite de 1000 € ;
  • La région Normandie propose une aide de 2000 € pour l’acquisition du véhicule électrique et 30 % de l’installation de la borne de recharge dans la limite de 15 000 €.

Egalement, en pleine conscience des enjeux qui se jouent, certaines plateformes VTC proposer d’aider au financement d’un véhicule propre. C’est le cas de la plateforme Uber qui a débloqué 75 millions d’euros pour le versement d’une prime pouvant aller jusqu’à 4500 €, l’aide maximale étant délivrée à condition que le chauffeur accomplisse au moins 42 heures de courses par semaine. La plateforme Uber comme la plateforme Marcel proposent également une prime supplémentaire par course réalisée avec un véhicule électrique, d’1 euro pour Uber dans la limite de 4000 € par période de 24 mois, et dans la limite de 1250 € par mois pour Marcel. D’autres plateformes proposent un accès facilité, voire exclusif, à leur réseau de bornes de recharge.