Electricien IRVE

Borne de recharge petite voiture électrique – citadine : comment choisir ?

La citadine électrique est le choix fait par de nombreux électromobilistes, qui répond aux enjeux écologique, financier par son coût moins élevé que d’autres véhicules électriques plus puissants, et de confort.

Quelle borne de recharge choisir pour sa voiture électrique citadine ? Voici quelques conseils.

Pourquoi la citadine électrique séduit autant d’écomobilistes ?

Par ses caractéristiques « petite et légère », la citadine électrique dispose généralement d’une petite batterie, tout en promettant une autonomie satisfaisante. La majorité des constructeurs présente chacun son modèle citadin, et pour cause ! 30 km : c’est la distance journalière moyenne parcourue par un véhicule électrique en France. Comment peut-on traduire cette donnée ? Par le fait qu’encore aujourd’hui, le véhicule électrique reste principalement cantonné à de petits trajets quotidiens ou occasionnels. Pour pousser davantage cette première analyse, qui dit petits trajets, dit satisfaction des besoins quotidiens, type domicile-travail, domicile-rendez-vous praticien, domicile-courses, etc. En d’autres termes, le besoin majoritaire des nouveaux électromobilistes reste celui d’un véhicule électrique dédié aux trajets courants, qui ne transporte donc pas nécessairement toute la famille, et dont le confort et l’autonomie ne sont pas non plus nécessairement les atouts indispensables recherchés, bien que, entendons-nous, ce sont des qualités qui s’étudient dans le rapport qualité/prix.

L’une des raisons qui explique l’essor de la citadine électrique reste évidemment la disparité du réseau public de bornes de recharge. Si les centres ville tendent à s’équiper de bornes pour répondre à l’exigence d’un maillage national cohérent, certaines zones géographiques restent encore aujourd’hui totalement dépourvues d’IRVE, ou presque. C’est pourquoi 90 % des électromobilistes disposent aujourd’hui d’une borne de recharge privative, à domicile ou au travail. Ses avantages sont nombreux : un point privatif, une facture 3 à 4 fois moins chère que celle de la station-service, des options de charge en différé sur les heures creuses et de déclenchement à distance, et des aides de l’Etat venant diminuer l’addition. Mais vient alors cette fameuse question : quelle borne de recharge choisir pour sa petite voiture électrique ? Les modèles ne manquent pas sur le marché, les bornes de dernière génération proposant même une technologie intégrée de pointe, pour des tarifs allant du simple au décuple.

Comment choisir sa borne pour charger une petite voiture citadine électrique ?

La citadine électrique est un modèle de véhicule très prisé. La borne de recharge choisie doit lui correspondre pour envisager un duo sur le long terme. Intéressons-nous d’abord à la puissance fournie par la borne de recharge. Elle se calcule par la multiplication de l’intensité (les ampères – A) et de la tension (les volts – V). Le produit nous donne des voltampères, qui équivalent aux watts. Les kW dépendent donc de ces deux éléments. L’intensité du courant alternatif peut aller de 10 à 32 A à multiplier par la tension du réseau électrique en France qui est de 230 V. En courant triphasé plus puissant, il peut atteindre 400 V. On arrive donc à une puissance de charge chez les particuliers pouvant aller de 3,7 kW à 22 kW pour les bornes les plus puissantes. Les professionnels pourront faire installer des bornes bien plus puissantes, pouvant aller jusqu’à 350 kW, mais ici dédiées à des véhicules particuliers. Le choix de cette puissance de charge, qui caractérise la borne, va dépendre de plusieurs paramètres.

Choisir sa borne de recharge selon la capacité d’accueil de la batterie du véhicule

On parlait de la puissance délivrée par la borne, et bien il convient désormais de s’assurer de celle acceptée par le véhicule, ou plus exactement par sa batterie. Celle-ci est en capacité d’absorber une puissance maximale de courant alternatif qui peut aller de 2,3 kW pour les moins puissantes, à 22 kW pour celles qui disposent d’une batterie plus optimale. Pourquoi les deux doivent s’accorder sur la puissance ? Et bien parce que la capacité maximale d’accueil de la batterie ne pourra jamais être dépassée. Autrement dit, si sa capacité maximale est de 11 kW, elle limitera l’accueil à 11 kW. Donc une borne de 22 kW verra la moitié de sa capacité de charge non utilisée, pour un investissement pourtant plus onéreux.

En complément de la batterie, il faut aussi tenir compte de la capacité du convertisseur de charge. Il s’agit d’un équipement disponible sur tous les véhicules électriques mais de capacité variable. Rappelons que la batterie ne peut recevoir que du courant continu, or les bornes de recharge transmettent du courant alternatif. C’est là que le convertisseur entre en jeu en transformant le courant alternatif en courant continu pour donner sa puissance à la batterie. Aussi, chaque véhicule est équipé de ces deux éléments de capacité variable selon le parti pris d’un coût global du véhicule plus ou moins élevé, du poids souhaité du véhicule, et enfin de l’utilisation qui en sera faite.

Choisir sa borne de recharge selon l’usage de sa petite voiture citadine électrique

En moyenne, une voiture électrique citadine présente une autonomie complète pouvant aller de 190 à 390 km, la moyenne se situant plutôt aux alentours des 250 à 320 km, et la consommation moyenne allant de 13 à 18 kWh aux 100 kilomètres. Avec ces éléments, il est ensuite plus facilitant d’estimer son besoin selon l’usage fait du véhicule électrique. La durée des trajets, les besoins réguliers ou moins réguliers d’utilisation du véhicule conditionneront évidemment le choix de puissance du système de charge. Il faut donc se questionner sur le nombre de kilomètres parcourus chaque jour ou semaine pour choisir sa borne.

Choisir sa borne de recharge selon l’usage prévu de l’équipement de charge

La durée de charge du véhicule électrique peut se connaître par un calcul simple : il suffit de diviser la puissance de la batterie par la capacité de recharge par heure de la borne. En repartant des moyennes précitées d’autonomie et de puissance de la citadine, on peut estimer qu’une charge de 0 à 80 % avec une borne de 3,7 kW pourra aller de 3h30 à 8h30, avec une moyenne générale plutôt située entre 4h30 et 5h30. Evidemment, cela dépend de la taille de la batterie, généralement plutôt petite sur les citadines, donc se satisfaisant d’une borne de recharge de petite puissance.

Le choix pourra également dépendre du nombre de véhicules à charger. Si le domicile est équipé de deux véhicules électriques, mieux vaudra peut-être opter pour une seule borne plus puissante, tout en respectant leur capacité de charge, pour limiter le temps de charge de chacun. Egalement, si le budget le permet, il pourra être judicieux d’opter pour une borne de recharge intelligente qui saura adapter l’énergie distribuée au besoin de charge, s’enclencher à une période prédéfinie en heures creuses par exemple, ou encore démarrer la charge à distance.

Alors quelle puissance choisir pour sa citadine électrique ?

La voiture électrique citadine disposant d’une petite batterie, celle-ci pourra se satisfaire d’une borne de recharge de petite puissance, de 3,7 ou 7,4 kW, voire 11 kW si l’usage fait du véhicule est plus intense. Une borne de 22 kW sera a priori quelque peu disproportionnée pour les besoins du véhicule. Intéressons-nous ici aux caractéristiques de chacune d’elles :

  • La borne de recharge 3,7 kW : Elle est équipée d’une prise de type 1 ou de type 2. La première permet la charge lente à semi-accélérée, et la seconde, qui est la plus répandue, permet une charge lente à accélérée. Cette borne est en courant monophasé, constitué d’une seule phase électrique, de 230 V pour 16 A. Elle offre au véhicule chargé une moyenne de 20 km d’autonomie par heure de charge. Inutile d’augmenter son contrat d’électricité avec cette borne qui présentera une consommation électrique proche de celle d’un gros électroménager;
  • La borne de recharge 7,4 kW : Elle est le meilleur compromis qu’il soit sur un équipement à domicile. Elle allie parfaitement le duo qualité/prix, avec un équipement performant, suffisant, et raisonnable. Cette borne est en courant monophasé, constitué d’une seule phase électrique, de 230 V pour 32 A. Elle offre au véhicule chargé une moyenne de 35 km d’autonomie par heure de charge. La borne 7,4 kW présente l’avantage d’être compatible avec la majorité des véhicules rechargeables;
  • La borne de recharge 11 kW : Grâce à son courant triphasé, trois fois plus rapide que le monophasé, le temps nécessaire à une charge complète du véhicule sera d’environ 5 à 6 heures. Elle sera appréciée autant comme équipement individuel que collectif. La borne 11 kW apporte environ 65 km d’autonomie par heure de charge. Cette performance peut être amplement suffisante dans le cas d’une utilisation comme véhicule d’appoint, pour la petite course ponctuelle ou le trajet quotidien domicile/travail.

Hormis la puissance, il sera affaire de goût, de marque fabricant, d’options technologiques, et bien entendu de budget.

Par qui faire installer sa borne de recharge IRVE ?

L’installation devra être réalisée par un électricien certifié IRVE (Infrastructure de Recharge pour Véhicule Electrique). Il est le professionnel expert de l’installation des bornes de recharge. Seul habilité à les installer, il dispose d’une certification décernée par l’un des organismes certificateurs nationaux Afnor ou Qualifelec après une formation théorique et pratique à l’installation de ces infrastructures, à leur fonctionnement, à la détection des anomalies et au conseil clientèle avisé. Ainsi, il sera le seul à maîtriser parfaitement le respect des normes en vigueur sur ce type d’installation. Au-delà du prestige du label, solliciter l’intervention d’un installateur IRVE est indispensable pour deux raisons essentielles :

  • L’obligation légale: Seul l’installateur agréé IRVE est reconnu apte et donc en droit d’installer une borne de recharge. Sachez qu’en cas de sinistre, les assureurs refusent toute indemnisation aux assurés n’ayant pas respecté la loi;
  • L’aide de l’Etat: Il subventionne l’installation de bornes de recharge pour inciter à développer le réseau de la flotte écomobile. L’éligibilité à ces aides est conditionnée à l’intervention d’un installateur IRVE. L’Etat souhaite favoriser la transition énergétique, tout en s’assurant de la densification d’un réseau privé d’IRVE installées en pleine sécurité et conformité.

A quel coût faire installer sa borne de recharge IRVE ?

Il faudra compter entre 300 et 900 € pour une borne de recharge de 3,7 kW, entre 700 et 1 200 € pour une borne de 7,4 kW, et plutôt entre 1 200 et 1 500 € pour une borne de 11 kW. Les tarifs peuvent évoluer selon la marque de la borne choisie, les options souscrites et notamment le contrôle à distance avec l’appairage nécessaire entre équipements connectés.

A ce coût de fourniture viendra s’ajouter le coût de l’installation qui environne les 300 à 600 €, avec là encore un montant pouvant varier du simple au double, voire au triple, selon la faisabilité technique des travaux, selon si des câbles sont à tirer, si le compteur électrique est à réaménager ou à changer, si la mise aux normes inclut un re-paramétrage du système électrique, si la borne est à distance du compteur, etc.

Les aides de l’Etat pour s’équiper d’une borne de recharge

Dans son combat pour la transition énergétique et parce que l’urgence climatique est bien réelle, l’Etat œuvre pour inciter à la transition écomobile par le subventionnement de l’acquisition d’un véhicule propre et de son système de recharge privé. Aussi, l’Etat apporte son aide financière et réglementaire aux particuliers pour l’équipement IRVE à domicile :

  • Un crédit d’impôt: Il peut prendre en charge jusqu’à 75 % de la fourniture et de la pose de l’infrastructure installée chez des particuliers (qu’ils soient propriétaires ou locataires dans le cadre du droit à la prise, en résidence principale ou secondaire, cumulables), plafonné toutefois à 300 € par logement équipé ; montant qui peut être doublé dans le cas d’un couple soumis à une imposition commune et disposant de deux véhicules électriques;
  • La prime énergie : Elle permet de financer tout travaux d’économie d’énergie sans conditions de revenus;
  • Une TVA à 5,5 %: Les particuliers qui font installer une borne de recharge à domicile peuvent bénéficier d’une TVA réduite sur la facturation de travaux de pose, d’installation et d’entretien du système de charge. Notons que les professionnels ne sont pas concernés par cet avantage;
  • La prime Advenir: Les structures de recharge à usage individuel dans un habitat collectif sont éligibles à cette aide financière de l’Etat qui correspond à 50 % des dépenses induites par la fourniture et l’installation du matériel, avec un plafond fixé à 960 € HT. Les structures à usage partagé y sont également éligibles, avec un plafond fixé à 1 660 € HT.
  • Le droit à la prise, qui est le droit de tout occupant d’un immeuble, qu’il soit propriétaire ou locataire utilisateur d’un véhicule électrique ou désirant le devenir, de demander à installer à ses frais une borne de recharge sur une place de parking de la copropriété, est facilité. Avec plus de 800 000 copropriétés qui représentent plus de 10 millions de logements, soit plus d’¼ du parc national, il était primordial d’alléger la procédure d’accès au droit à la prise. Dans la même optique, la clarification de sa procédure oblige les syndics de copropriété à inscrire le sujet à l’ordre du jour des assemblées générales de copropriétaires, dans le but de les sensibiliser à l’écomobilité et de les inciter à opter pour un équipement mutualisé, proportionné et intelligent.

Sachez que ces aides s’appliquent quelle que soit la puissance de la borne choisie. Aussi, l’équipement 3,7 kW sera largement indemnisé par l’Etat, les aides étant cumulables pour ceux pouvant prétendre au programme Advenir. A ces aides pour l’IRVE s’ajoutent celles pour l’acquisition du véhicule électrique : le bonus écologique, la prime à la conversion, la prime au rétrofit, le micro-crédit garantit par l’Etat à hauteur de 50 %, la surprime ZFE pour les habitants ou travailleurs des Zones à Faibles Emissions, etc.